Les tapis de NADYA BERTAUX.


Le tapis, lieu d’expression et de rencontre entre l’Art et l’art de l’usage.
L’objet ou l’objet-art, le tapis fait main est un lieu ancestral que les humains ont investi par leur imaginaire et leur savoir-faire. Nadya Bertaux, en collaboration avec sa galerie (Tai Ping Carpets), s’inscrit dans cette continuité aujourd’hui, pour donner au tapis une dimension contemporaine. Elle propose ainsi des tapis déclinés en duo, " tapis d’intérieur avec son chemin " et " descentes de lit ". Un dispositif double et unique en même temps, pour habiller l’espace réapproprié et lui donner une vibration subtile, enchanteresse. Nadya Bertaux est un sculpteure, elle investit le tapis comme un artiste investit n’importe quel support. Le tapis devient ainsi un lieu de voyage, un lieu d’expression libre et fécond. Les traits épurés, jetés, semés sur la laine comme autant de voies, donnent au tapis la dimension d’un champ labouré par des sillons d’émotion.
Le tapis-sculpture, le tapis-rencontre.
Espace " posé parterre ".
Mariage entre la technique tuftée et la création à part entière, entre l’art et la culture (en termes d’usage), entre l’art plastique et la décoration intérieure. Il trouve sa place non seulement dans un espace Autre, mais dans une appartenance Autre. C’est l’objet même qui va accumuler des histoires en strates, comme les traces d’une humanité vivante, les stigmates d’une personnalité qui habite un intérieur et lui donne une chaleur, des couleurs, une perspective.
C’est l’objet unique qui accompagne les rythmes fragiles et les méandres bercés d’une vie unique. Ainsi il irradie. Ainsi il souligne l’énigme d’un arrangement, d’un agencement, d’une intimité. L’objet-art ou l’art-objet, le tapis est une sorte d’invitation que lance l’artiste, une invitation au partage, par les nuances du toucher, par l’étreinte du regard.


Youssef Amghar